Le Design Sprint vu par une experte en Marketing et Relation client
Camille De Amorin Bonneau
PME, start-ups ou grands groupes peu importe la taille de l’entreprise, le secteur d’activité : industrie, banque, alimentation ou la finalité : projet, service, stratégie. Le Design Sprint se présente comme la méthode agile innovante présente dans les différents milieux d’expertise et proposant des solutions adaptables.
Afin de mieux définir la méthode du Design Sprint sous tous ses angles, nous avons recueilli différents témoignages de professionnels adeptes de la méthode et ayant des domaines d’expertise distincts.
Des regards entremêlés afin d’avoir la vision la plus complète possible et ses apports, selon chacun des experts interviewés.
Peux-tu te présenter et nous parler de ton domaine d’expertise ?
Bonjour, je m’appelle Camille de Amorin Bonneau. Je travaille dans le domaine du marketing et de la relation client. Il y a 14 ans, j’ai créé ma propre entreprise avec pour mission d’apporter du savoir-faire en conseil, gestion de projet et formation, spécifiquement pour les petites et moyennes entreprises. Mon objectif est d’accompagner ces entreprises dans la structuration de leur positionnement, de leur offre en lien avec leur « ADN », et dans la mise en œuvre de stratégies marketing, de planification et de parcours client.
Quels sont, selon toi, les avantages des méthodes collaboratives dans ton domaine ? Comment l’innovation et l’accélération sont-elles mises en œuvre ?
Le véritable atout du Design Sprint, et plus généralement des méthodes collaboratives, réside dans la rapidité avec laquelle on est amené à réfléchir et à concevoir des solutions en équipe. En marketing, où l’on se situe à l’intersection entre les besoins des clients et les services internes, cette collaboration est essentielle. Il est crucial d’avoir toutes les parties prenantes autour de la table, pour prendre des décisions rapidement et efficacement. Cela permet de revoir une offre avec un regard global et éclairé. Toutefois, pour les TPE et PME, il peut être difficile d’adopter directement un Design Sprint en raison de l’investissement en temps et en ressources que cela demande. Dans ces cas-là, on peut adopter des méthodologies agiles et collaboratives de manière plus adaptée, point par point, selon les besoins spécifiques de chaque entreprise.
Pourquoi recommanderais-tu ces méthodologies « innovantes » dans la gestion de projets ?
Le Design Sprint est une excellente approche pour résoudre des problématiques complexes, surtout lorsqu’il existe plusieurs solutions possibles. Il permet de s’adapter rapidement aux nouvelles contraintes et de réorienter la stratégie si nécessaire. Par exemple, dans le secteur industriel, face à des enjeux énergétiques ou à des changements dans les processus de production, le Design Sprint permet de trouver des réponses en quelques jours seulement. Mais pour que cela fonctionne, il faut un cadre favorable, avec des dirigeants prêts à prendre des risques et à faire confiance à leurs équipes. En revanche, dans un environnement instable, cette méthode pourrait être moins adaptée.
Peux-tu nous donner un exemple concret d’un projet où le Design Sprint a été utilisé ?
Un exemple classique dans le cadre du Design Sprint pourrait être la réévaluation d’une offre suite à une perte de clientèle. La question serait alors : « Vers quelle nouvelle clientèle devons-nous nous tourner et comment réadapter notre offre pour l’attirer ? » Le Design Sprint permet d’explorer plusieurs voies et de prendre rapidement des décisions malgré l’incertitude. Ce qui est rassurant dans ce processus, c’est l’engagement que l’équipe développe au fil du Sprint, ce qui aboutit souvent à des résultats efficaces et tangibles face à des enjeux stratégiques.
Quelle importance accordes-tu à l’interdisciplinarité dans les processus collaboratifs et pourquoi ?
L’interdisciplinarité est essentielle dans un Design Sprint, car elle permet de réunir des expertises variées, ce qui enrichit les échanges et réduit les angles morts dans la prise de décision. En intégrant des perspectives différentes, on obtient des solutions plus créatives et adaptées aux enjeux. En marketing par exemple, cette diversité de points de vue est cruciale car elle permet d’aligner les objectifs des équipes avec les besoins des clients, tout en intégrant les contraintes des autres départements.
Dans certaines situations, il peut arriver que certaines fonctions soient sous-représentées ou qu’elles manquent de ressources pour contribuer pleinement au processus. Dans ces cas-là, l’important est de s’assurer que l’ensemble des compétences nécessaires sont bien présentes, quitte à adapter l’équipe en fonction des besoins spécifiques du projet. L’objectif est toujours de créer une dynamique collaborative et constructive, où chaque expert, qu’il soit du marketing, de la communication, ou d’un autre domaine, puisse apporter une réelle valeur ajoutée.